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30 octobre 2023

Marlène Roumegoux, créer l’affiche du Tour de France pour la ville de Bordeaux

photo de Marlène

Suivez votre envie et tentez l’aventure ! N’ayez pas peur d’essayer, de vous tromper, car on apprend toujours de nos expériences et de nos erreurs. En France on encourage peu l’entreprenariat, mais si vous êtes passionnés et travailleurs vous y arriverez.

Marlène Roumegoux
Diplomée de l‘ECV Bordeaux en 2013, Marlène Roumegoux, graphiste et illustratrice en freelance nous partage  son parcours, ses souvenirs d’étudiante à l’ECV, ses conseils pour les futur(e)s graphistes et nous plonge dans son projet du Tour de France.

➡️Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Marlène Roumegoux, j’ai 33 ans, je suis graphiste et illustratrice Freelance à Bordeaux depuis 11 ans. J’ai toujours aimé dessiner depuis que je suis toute petite. Mon travail me passionne, j’aime voyager et je pratique de nombreux sports : principalement le crossfit en compétition depuis quelques années, mais aussi le surf de manière occasionnelle. 

 

➡️ Quel est votre parcours d’étude ?

Après l’obtention d’un BAC L options arts plastiques et Euro italien au Lycée François Magendie, j’ai intégré l’ECV de Bordeaux en 2009 pour 5 ans d’études. J’ai choisi le cursus Design Graphique avec l’option illustration. En 2013, j’obtiens mon diplôme de « Directrice artistique en communication visuelle et multimédia ».

 

photo des motifs des maillots de bain et du shooting

 

 

 

Pour mon projet de diplôme, j’ai créé de A à Z une marque de maillots de bain décalée qui dénonce le diktat de la mode imposé aux femmes. J’ai élaboré l’identité visuelle, les motifs textiles illustrés et j’ai fait fabriquer les maillots de bain en Espagne, avec un shooting photo, une vidéo, un catalogue, etc.

 

 

 

 

 

 

➡️ Pouvez-vous expliquer comment vos stages ont-ils impactés votre carrière?

Au cours de mes études, j’ai effectué trois stages : le premier au pôle communication de la Mairie de Bordeaux, le second au sein du pôle design et stylisme de la marque de surf Kanabeach à Bidart (qui n’existe plus aujourd’hui) et le troisième, d’une durée de 6 mois, chez Billabong à Hossegor, une marque internationale de surf. 

Ces stages sont très importants pour moi, notamment le dernier, car il m’a permis de développer mes compétences en graphisme liées à la fabrication textile (impression textile, broderies, création de motifs, etc). Le stage au sein de l’entreprise Billabong s’est déroulé merveilleusement bien et à la suite de celui-ci, l’équipe design m’a proposé de continuer à travailler pour eux en freelance.

C’est ainsi qu’en 2012, j’ai créé mon statut d’auto-entrepreneur et j’ai commencé à travailler en freelance en parallèle de ma dernière année d’études à l’ECV. Au fil des années, mon activité s’est développée de plus en plus, et en 2017, j’ai créé mon entreprise, Marlène Roumegoux (EIRL).

 

 

 

➡️Un souvenir particulier de vos années ECV ?

Les années passées à l’ECV ont été très formatrices et passionnantes pour moi. Dans mes souvenirs, je travaillais beaucoup… Il y a eu de nombreuses nuits blanches passées à travailler sur les projets d’école. Les cours d’illustration avec Didier Valliorgue et d’identité visuelle avec Alexis Atteret m’ont particulièrement marqués, c’étaient aussi mes matières préférées.

photo d'une femme de dos portant un tee shirt de la marque "Mamaseasta"

 

 

 

C’est à l’ECV que j’ai rencontré Manon Lacoste, ma meilleure amie, et aujourd’hui, elle est mon associée pour notre petite marque d’affiches illustrées et de tee-shirts sur le thème du surf, appelée « Mamaseasta » (@mamaseasta sur Instagram).

 

 

 

 

 

➡️ Quelles sont les qualités importantes pour une designeuse dans le domaine du graphisme et de l’illustration ?

Je dirais que la qualité la plus importante pour un graphiste/illustrateur est la créativité. Il est essentiel d’avoir en permanence des idées originales et de savoir se renouveler. Aujourd’hui, avec tous les outils numériques à notre disposition, la réalisation devient de plus en plus « facile ».

Personnellement, ce qui m’a aidé à me démarquer, c’est que je réalise autant du graphisme (mise en page, logo, typographie) que de l’illustration. J’essaie d’explorer de nombreuses techniques de création différentes, telle que les techniques traditionnelles (le dessin et la peinture) ou des techniques numériques à l’aide de logiciels de PAO, sur ordinateur ou sur tablette.

Dans le milieu professionnel, il est essentiel de savoir être à l’écoute de ses clients, de comprendre et de retranscrire leurs idées. Il faut également être capable de se remettre en question et d’accepter la critique. Une autre qualité très importante dans ce domaine est de savoir gérer son temps.

 

➡️ C’est quoi une journée type ? 

Le matin, je me lève vers 7h30, je prends mon temps pour me réveiller et prendre mon petit déjeuner. Ensuite, je me mets à mon bureau chez moi pour commencer à travailler entre 8h et 9h, au plus tard. En général, je fais une grosse matinée de travail sans interruption. Si j’ai des rendez-vous avec des clients, j’aime les programmer à ce moment-là, car je suis plus efficace le matin.

Puis, je fais une pause déjeuner vers 13h et je recommence à travailler jusqu’à environ 16h – 17h. En fin de journée, je vais presque tous les jours faire une séance de sport (crossfit), ce qui me permet de me défouler et de me dépenser après une journée passée devant l’ordinateur. 

Le sport a une place importante dans mon bien-être quotidien, il m’apporte un équilibre par rapport à mon travail très sédentaire et solitaire. Cela me permet de bouger, de me défouler et de socialiser avec d’autres personnes.

Pendant les périodes où j’ai beaucoup de travail (ce qui arrive assez souvent), il m’arrive de travailler un peu le soir, en essayant de ne pas dépasser 22h.

 

 

➡️ Comment avez-vous envisagé votre projet professionnel ?

Je me souviens de l’intervention d’une illustratrice freelance à l’ECV qui était venue nous présenter son travail et son quotidien en tant que graphiste indépendante travaillant depuis chez elle. À ce moment-là, j’ai su que c’était exactement ce que je voulais faire ! Depuis ce jour, j’ai travaillé dur pour réussir à travailler en tant qu’indépendante et en vivre.

 

➡️ Pouvez-vous nous parler d’un projet qui vous a marquée ?

J’ai eu la chance de travailler pour la marque française d’ustensiles de cuisine TEFAL qui m’avait contactée pour un appel à projet en 2016. Ma mission consistait à proposer des tendances graphiques pour leurs poêles de l’année 2018, et mes propositions ont été retenues.

J’ai ensuite réalisé plusieurs projets de décors pour les poêles de cette marque, dont l’un m’a particulièrement marquée, car il s’agissait d’une collaboration avec la marque Nutella. Le modèle était présent dans tous les supermarchés de France !

C’est à cette époque que Tefal et Nutella ont mené une grande opération marketing à l’occasion de la Chandeleur dans les supermarchés français, ce qui a provoqué des émeutes pour l’achat des pots de Nutella… Je m’en souviens très bien, car on voyait aux informations télévisées les décors et les PLV des supermarchés avec les designs que j’avais réalisés.

       

 

➡️Comment s’est déroulé le projet Tour de France ? 

Pour le projet du Tour de France à Bordeaux, j’ai été contactée par la Mairie de Bordeaux, qui souhaitait faire appel à un/e illustrateur/rice bordelais(e). Comme j’avais effectué mon premier stage à la Mairie de Bordeaux, j’étais restée en contact avec la directrice artistique du pôle communication de la Mairie.

J’ai donc répondu à l’appel à projet et j’avais trois jours pour envoyer mon devis, accompagné d’un croquis d’intention avec mes idées, ainsi que mes recommandations concernant la réalisation technique.

Quelques jours après, la Mairie m’a informée que j’avais été retenue pour ce projet, ce qui m’a ravie ! Ensuite, j’ai eu une semaine (seulement) pour réaliser l’illustration de l’affiche du Tour de France. 

Malgré les délais très courts, le projet s’est bien déroulé et l’équipe de la Mairie de Bordeaux s’est montrée très réactive et coopérative dans ce travail. C’était un plaisir de collaborer avec eux.

 

affiche du Tour de France pour la ville de Bordeaux

 

➡️ C’était important pour vous de vous impliquer dans la vie culturelle de Bordeaux ?

 

 

 

Oui, car je suis née à Bordeaux et je vis à Bordeaux. C’est important pour moi de voir que la ville organise de beaux événements sportifs (un domaine qui me tient particulièrement à cœur) comme celui de l’arrivée du Tour de France et de pouvoir y participer, d’y apporter un peu ma vision et mon énergie. En plus, suite à ce travail, j’ai eu la chance d’être interviewée par le journal Sud-Ouest, qui m’a consacré une page entière dans son journal.

 

 

 

 

 

➡️Qu’est-ce que ça fait de voir son travail affiché dans la ville ?

Ça fait toujours plaisir de voir son travail abouti et exposé au public. Et puis, comme j’ai ma famille et mes amis à Bordeaux, j’étais fière qu’ils puissent voir et reconnaître mes réalisations dans la ville.

     

 

➡️ Une petite citation qui vous inspire / vous ressemble ?

Si j’avais une citation qui m’inspire je pense que ce serait : « avec la discipline vient la liberté ».

Pour moi la liberté est une valeur très importante, c’est pour cela que je continue à travailler à mon compte en Freelance, malgré les difficultés que le statut d’indépendant peut apporter. Et pour profiter de cette liberté et que cela fonctionne sur le long terme, je suis convaincue qu’il faut une auto-discipline infaillible car personne ne vous pousse à travailler, vous êtes seul à vous gérer.

 

➡️ Si vous deviez donner un conseil à nos étudiant-es qui aimeraient suivre vos pas, lesquels seraient-ce ?

Suivez votre envie et tentez l’aventure ! N’ayez pas peur d’essayer, de vous tromper, car on apprend toujours de nos expériences et de nos erreurs. En France on encourage peu l’entreprenariat, mais si vous êtes passionnés et travailleurs vous y arriverez. N’hésitez pas à demander des conseils autours de vous, à vos professeurs, à des indépendants et à vous faire aider. Le réseau est très important ! Et si vous le pouvez, commencez le plus tôt possible et soyez patients.

 

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