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Portrait de Baptiste David, DA chez Animal en Inde

Que sont-ils devenus ? C’est la question qui revient fréquemment dans la bouche de certains étudiants, futurs étudiants, parents et même anciens étudiants de l’ECV. Régulièrement, découvrez le portrait d’un Alumni, de son entrée à l’école jusqu’à aujourd’hui. 

Baptiste David, alumni de l’ECV LilleCursus Design et actuellement Directeur Artistique dans l’agence Animal en Inde a répondu à nos questions. Anne Binder, Directrice de l’ECV Lille signe l’Edito de ce portrait.

“Baptiste fait toujours l’unanimité, tant auprès de l’équipe pédagogique qu’auprès des intervenants, des étudiants de sa promo et des designers qui l’ont accueilli durant ses stages et à présent dans son parcours professionnel. Il est le raffinement, la recherche de la perfection, soucieux de se cultiver et de partager. Nous sommes fiers de l’homme et du designer qu’il est devenu.”

Hello Baptiste, que fais-tu aujourd’hui et où ?

Je fais partie de la première fournée de diplômés de l’ECV Lille, il y a de ça plus de deux ans. Le diplôme en poche, j’ai commencé par travailler en freelance pour le Jewish Museum de New York. 6 mois plus tard, direction l’Inde, plus précisément Delhi. J’y travaille maintenant depuis deux ans en tant que directeur artistique chez Animal, une des premières agences de création du pays.

Actuellement en Inde, qu’est-ce qui t’a amené dans ce pays ? Comme se déroule ta vie sur place et qu’est ce que t’apporte cette vie à l’étranger ?

Aller en Inde n’était pas une décision anodine, du moins cette fois-ci. Il s’agit en effet de mon deuxième séjour, le premier remontant à 5 ans lors d’un échange universitaire réalisé dans le cadre de mon cursus à l’ECV. S’il s’agit d’un point de vue professionnel d’une excellente opportunité, l’économie indienne étant en plein boom, mon choix d’y retourner était surtout celui du coeur. Le pays et sa culture me manquait, il me tardait d’y retourner. Cliché mais vrai.

Ma vie sur place est comparable à des montagnes russes. Avec l’Inde, il n’y a pas de demi-mesure. Je retiens cependant les point positifs : l’enrichissement culturel permanent ainsi que le plaisir de la découverte toujours présent après deux ans. Je vois également un apport bénéfique quant à mon processus créatif. D’une façon assez paradoxale, mon travail se fait de plus en plus « français ». Vivre à l’étranger m’apporte une nouvelle liberté ainsi que de nouvelles perspectives, comme si l’on m’avait ôté des oeillères.

Plus concrètement dans ton travail et avec la formation que tu as suivi, vois-tu une approche artistique et créative différente ? 

De mon point de vue, je ne ressens pas vraiment de différence quant-à l’approche créative. Il s’agit surtout de comprendre la sensibilité et les codes d’une culture très différente de la culture française. Les goûts des clients, la façon dont ils réagissent à certaines couleurs sont différents. Ceci étant dit, nous vivons à l’ère d’internet et d’instagram, les différences culturelles tendent à êtres lissées. Que l’on vive à Paris ou à Delhi, nous sommes tous biberonnés à Netflix et les clients tout autant obsédés par les millennials.

Et pour demain ? Quelles sont tes projets ?

Pour demain ? Je compte rester quelques années de plus ici au sein de la même agence. Le travail est stimulant, les projets variés et je ne ressens pas de mal du pays. Mon chez moi est ici désormais. En parallèle, je développe mes projets personnels. Je travaille actuellement sur la conception de mes premiers tapis en collaboration avec des artisans du Kashmir. Je n’en dis pas plus…

Tu as en face de toi des étudiants de l’ECV qui souhaitent partir, quel serait ton discours ? 

Je ne peux qu’encourager les étudiants à partir s’ils en ont la possibilité. Que ce soit l’Inde, l’Espagne ou même la Belgique, partir est toujours bénéfique. On en revient toujours un peu différent, grandi. Quant à l’Inde, le pays souffre encore des vieux clichés d’il y a 30 ans. On a tendance à voir le pays à travers des statistiques et sa situation géo-politique. L’Inde est un pays d’une très grande diversité qui ne peut-être réduit à ça. Sur place, la vie est bien différente. Le meilleur moyen pour se débarrasser de ces idées reçues est encore de venir sur place tenter l’expérience. C’est la démarche que j’ai effectué il y a 5 ans, je ne le regrette pas une seconde.

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