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06 février 2024

Un film d’animation pour dénoncer le fléau des violences sexuelles

Le cinéma d’animation est un moyen d’expression extrêmement puissant pour prendre la parole et s’engager sur des sujets sensibles. En 2D comme en 3D, un film est un bon canal pour lever le tabou avec subtilité, en exprimant visuellement ce que les mots ne permettent pas toujours. Camille BARDAUD, Xiaoning LIU, Yanfeng NIU, Julie SIBILLE et Tianying ZHANG, toutes diplômées de l’ECV se sont emparées du sujet des violences sexuelles faites aux enfants pour dénoncer l’injustice, la douleur et les traumatismes auxquels font face les victimes.

Le Cinéma d’Animation pour sensibiliser le grand public

Le cinéma d’animation va bien au-delà du divertissement. Il est de plus en plus courant de réaliser des films engagés portant des sujets sociétaux forts. Ce choix a été celui de l’équipe réalisatrice du film “Non”. Le court-métrage brise l’isolement des victimes trop souvent mises de côté ou réduites au silence, en retranscrivant avec justesse le poids de ce fardeau. Le pouvoir de l’image animée est tel, qu’il offre la possibilité au plus grand nombre de comprendre et assimiler le message, sans avoir à lire entre les lignes. “Non” s’est d’ailleurs répandu en France et à l’international en touchant plus de 270 000 personnes sur YouTube.

Éveiller les consciences par le biais de l’image animée

À travers un flashback, le film “Non” nous plonge dans le vécu d’une jeune femme victime d’abus sexuels durant son enfance. La scène débute dans le métro où l’on découvre le personnage principal confronté à un pédocriminel tentant d’approcher sa victime. C’est précisément ce choc qui marque le retour dans le passé de la protagoniste, dévoilant ainsi son traumatisme ; la violence de l’agression subie et l’indifférence ou la souffrance dont a fait preuve son entourage.

La narration amène naturellement le spectateur à s’approprier le récit, le plongeant dans l’indignation. La cohabitation des différentes atmosphères sonores et visuelles produisent un contraste évident entre l’innocence de l’enfant et l’expérience traumatisante qu’il traverse. Des signes symboliques comme la tâche de sang ou encore l’oiseau permettent d’entrer en résonance avec le drame tout en laissant place à notre propre imaginaire.

C’est un travail incroyable et honnêtement il devrait même passer aux infos et dans les écoles tellement le message est puissant.

Gabin.M

L’Animation, un médium adapté pour mener des campagnes de prévention

Au-delà de son rôle de dénonciation sans équivoque, le film “Non” a une vocation de prévention. L’œuvre souligne l’importance d’extérioriser ses blessures, d’évacuer son mal-être et d’être reconnu en tant que victime, mais également d’agir et condamner fermement en tant que témoin, ne serait-ce qu’avec un “Non”. Le message porté est clair : réagir peut sauver. “Non” est un appel à la prise de conscience collective. La passivité ne peut plus être acceptée, sous peine d’être complice. Le court-métrage est un excellent support de prévention pour le grand public mais aussi pour les structures spécialisées dans le domaine de la protection de l’enfance et de l’éducation que ce soit en milieu spécialisé ou sur le terrain.

Le film retranscrit avec beaucoup de justesse ce qu’il peut se passer. En tant que formatrice pour animateurs d’ACM, je pense m’appuyer sur le court-métrage lors des prochains stages.

Pauline.L

Devenir un réalisateur de films d’animation engagés

Le cinéma d’animation 2D/3D permet de mettre en lumière certaines réalités, de défendre une cause ou de dénoncer une injustice. Ce médium peut clairement avoir un caractère militant, c’est une autre façon de retranscrire et d’avoir un impact au sein de la société. Son efficacité visuelle donne une résonance universelle à ce type de production. Les opportunités dans l’industrie de l’animation sont multiples, et laissent place à l’expression de revendications individuelles ou collectives. Pour devenir un réalisateur de films d’animation engagés, un parcours spécialisé en animation 2D ou 3D est requis.

Découvrir d’autres films engagés réalisés par les étudiants de l’ECV

Le court-métrage en 3D “Glace à l’eau” en est le parfait exemple. Sous son apparence de cartoon, le film lève le voile sur une réalité alarmante, celle d’une crise environnementale sans précédent. La fonte des glaces et la surpêche sont dénoncées en donnant vie à un bloc de glace, le personnage principal.

 

À l’occasion de la journée internationale de l’immigration, les étudiants de l’ECV avaient réalisé un film d’animation 2D dédié en partenariat avec l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) France. Ce biopic touchant retrace l’histoire de Yannick, un migrant camerounais en scénarisant sa fuite de Tripoli jusqu’à son arrivée à Paris.

Non Court-métrage

Réalisateurs / directors : Camille BARDAUD – Xiaoning LIU – Yanfeng NIU – Julie SIBILLE – Tianying ZHANG

Son / sound – Musique / music : Brigitte LECORDIER – Louis LECORDIER – Suzanne LORENZO – Siméo MOURE – Matthieu ROLAND-GOSSELIN. Musique additionnelle : • Cristobal TAPIA DE VEER.

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