Alumni du cursus Design de l’ECV Bordeaux, Matthias Faye Muñoz porte plusieurs casquettes : directeur artistique, brand designer et illustrateur en freelance. Depuis sa sortie d’école et son diplôme en 2021, Matthias est investi dans la vie culturelle et dynamique de la vie bordelaise, notamment grâce à son implication dans le collectif d’illustration Hazardous dont il est un des membres fondateurs.
Désormais intervenant auprès de nos étudiants de bachelor Design, il ne cache pas son plaisir à transmettre une technicité précise et une créativité inspirante.
➡️ Une citation qui t’inspire particulièrement ?
Une seule, c’est difficile. La première « Les plus nobles conquêtes sont celles des cœurs et des affections” et la seconde « La création a toujours besoin de hasard » .
➡️ Peux-tu nous parler de ce que signifie le design pour toi ?
Artistiquement, c’est donner un confort visuel au public tout en transmettant un message gorgé d’émotions et/ou de réflexion.
Professionnellement, c’est identifier le besoin du client et l’obtenir.
Personnellement, le design représente une bouffée d’air frais, de l’exploration, du voyage mais également une remise en question quotidienne.
➡️ Quel courant artistique te décrirait le mieux ?
Je dirais un mix entre art psyché 70’ et le cartoon des années 40, ainsi que l’art royal (coup des cœurs pour les ouvrages religieux).
➡️ Parle-nous d’un projet signifiant sur lequel tu as travaillé :
En ce moment, je travaille en tant que DA pour un groupe de mélodic techno « AVTEL ». Je n’ai jamais autant pris de plaisir, je m’éclate à tous les niveaux. Du naming au storytelling, du branding à la DA photo et maintenant la scénographie pour leurs prochaines dates en festivals (Madame Loyale en Octobre par exemple). C’est la confiance qu’ils m’accordent au quotidien qui me donne cette folle liberté.
➡️ Tu as fait tes études à l’ECV et désormais tu y interviens en tant que professionnel, comment se sont passées tes années d’études et qu’est-ce que ça t’apporte de transmettre aujourd’hui ?
Les années d’études, j’en garde de très bons souvenirs. On est souvent marqué par certains intervenants qui viennent nous transmettre leur vécu tout en étant humbles. Je pense à Joris Goulenok, Guillaume Beinat, Mustapha El Hayani, Pascal Bonnard, Vincent Falgueyret. Rigueur, réflexion, ne rien faire de manière gratuite et toujours raconter une histoire sont les bases.
C’est ce que je souhaite transmettre lors de mes interventions. Je le vois comme une chaîne de transmission vertueuse.
➡️ As-tu toujours voulu faire partie d’un collectif ?
Complètement ! Mes amis / camarades de l’ECV s’en souviennent, j’en parlais très souvent. C’est hyper important pour moi de faire des projets communs pour s’amuser, s’exposer et profiter avec les copains, ça nous permet de sortir du train-train quotidien (no routine) et de se mettre des défis.
➡️ Parle-nous un peu du collectif Hazardous : comment vous êtes-vous organisés / rencontrés ?
Tout a commencé avec Jaqen. L’idée était de faire une première expo chez eux pour se faire plaisir et montrer aux amis bordelais nos travaux d’illustrations sur le thème du hasard.
On a décidé de monter ça avec Alice et Max de Studio Ouam, ainsi qu’Oustrid qui était en cours avec moi à l’ECV Bordeaux. Par la suite, on a voulu continuer et construire un vrai collectif, s’imposer des briefs et inviter d’autres artistes en illustration mais également en motion design avec Emma Colongue et Sonore Studio en sound design. Cela nous a permis de faire la seconde édition chez Bapbap à Paris, une soirée qui a été super pour nous, une chouette expérience qui nous pousse encore plus à explorer.
➡️ C’est quoi la mission de Hazardous ?
Hazardous a pour but de mettre en avant la nouvelle vague d’artistes provenant principalement de la région Nouvelle Aquitaine et de créer des « ponts » entre les illustrateurs, DA et les motions designers / 3Distes. On a également pour mission de réaliser des évènements portant sur une thématique commune ainsi qu’une teinte de base. C’est en quelque sorte un brief créa.
➡️ Ça implique quoi de faire partie d’un collectif, pour les gens qui souhaiteraient suivre cette voie ?
Pleins de choses ! Gérer l’organisation des évènements, créer une unité entre les artistes, avoir une cohérence dans la réalisation des éléments graphiques etc.
Faut également garder à l’esprit que c’est un projet ensemble et que chacun doit se sentir à son aise. S’exprimer ouvertement pour proposer des choses dans la mise en place des différents besoins est fondamental, tout le monde doit se sentir concerné.
➡️ C’est venu naturellement de collaborer avec des marques de consommables ?
Le point départ a commencé lorsque Ben et Cédric de Jaqen ont voulu collaborer sur le branding de leur bar de craft beer et de le resto (Tuki). Grâce à eux j’ai pu mettre un pied dans le secteur et connaître dans un premier temps le produit et la production pour ensuite bien comprendre les besoins de mes clients. C’est un super terrain de jeu parce que les brasseurs donnent une vraie liberté de ton et surtout de créa. Je le vois comme un échappatoire, et surtout c’est très plaisant de voir ses travaux en réel sur des canettes ou des bouteilles.
➡️ Parle-nous un peu de Hazardous 3, y aura-t-il des surprises ?
Ça se prépare bien et les surprises il y en aura bien évidemment! On a plusieurs possibilités de lieux, de thématique, c’est le top! On a aussi pour intention de l’ouvrir plus à l’expérience digitale et la scénographie. La 3ème édition aura normalement lieu fin novembre-début décembre sur Bordeaux.
➡️ Et pour finir, quel conseil donnerais-tu aux personnes qui se lancent dans l’aventure Design et ECV ?
La passion prime avant tout. Ensuite : travail, travail, travail. Ça peut paraître simple et cliché mais c’est la réalité du terrain. La fusion des deux saupoudrée d’une énergie débordante…
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