Le podcast ‘Graphic Matter’ conçu par Louise Gomez, alumni de l’ECV, se présente comme une plongée captivante dans le monde dynamique du design graphique. À travers des entretiens enrichissants avec des professionnels éminents, le podcast offre une perspective unique sur les débuts, les défis et les réussites des jeunes diplômés en design graphique. Découvrez le détail de son parcours dans cette interview !
Pendant mes années collège et lycée, je cousais des pochettes et j’ai suivi des cours de peinture pendant toute ma scolarité dans un atelier mais sans imaginer que ces loisirs seraient liés d’une certaine manière à mon métier. La notion « d’artiste » était trop abstraite pour moi. Puis ma mère m’a parlé des arts appliqués et du métier de designer graphique qui s’applique au réel justement. Pendant ma formation j’ai eu la chance d’être entourée d’ami·es moteur·ices avec une dynamique créative qui m’a permis de continuer à être curieuse, créative et à faire mon petit bout de chemin.
Des défis auxquels la majorité des jeunes diplômés sont confrontés ! Avoir un portfolio impactant, décider du statut salarié ou freelance, choisir entre une grosse structure ou une petite équipe, privilégier la liberté créative ou s’orienter vers des jobs plus corporate, se sentir légitime et exiger d’être rémunéré pour tout travail fourni, la créativité n’est pas gratuite ! En créant mon podcast Graphic Matter pendant mes études, j’ai commencé à tracer mon propre chemin et dès mon diplôme en poche je m’y suis consacré pleinement. Néanmoins, je me pose encore toutes ces questions.
Ce qui m’a poussé à créer ce podcast c’est le besoin d’échanger et de trouver des interlocuteur·ices ayant justement débutés un parcours professionnel. Alors je suis allée chercher l’échange, le témoignage et l’entraide avec une première conversation, l’épisode 1 avec Théo Garnier Greuez. Puis très vite est né l’envie de comprendre la richesse et la complexité de ces métiers, faire circuler des expériences, mettre en avant la diversité des pratiques et initier des dialogues.
À chaque entretien, je me rends compte que la curiosité me permet d’apprendre et de m’ouvrir de nouvelles perspectives. Et puis j’apprends à être une entrepreneuse, à acquérir de nouvelles compétences comme l’approche journalistique, curatoriale et sonore. J’apprends également à écouter et poser des questions.
Je me répète mais être curieux·se d’abord, s’intéresser au travail des autres, essayer de faire des liens entre des pratiques, visiter des lieux culturels, lire des livres, aller à des vernissages et des lancements, assister à des conférences, rencontrer d’autres acteur·ices du graphisme, poser des questions… C’est l’accumulation de toutes ces choses qui permettent de nourrir sa créativité et sa culture graphique et donc trouver sa place, sa singularité. Et puis oser développer ses idées, les partager et les diffuser et ne pas trop réfléchir à ce que les autres peuvent en penser.
J’espère, j’espère qu’il a un impact positif sur son cœur de cible, les graphistes, designers, typographes, artistes, éditeurices, imprimeur·euses, étudiant·es ou professionnel·les. J’espère qu’il permet aux auditeur·ices de (re)découvrir des pratiques, de se projeter, de s’identifier, d’être inspiré et qu’en apprenant sur la pratique des autres mes auditeur.ices en apprennent davantage sur la leur. Et puis si je peux mettre en avant ces métiers auprès d’un public moins « initié » tant mieux !
Un objectif sur lequel je travaille en ce moment est la pérennisation du podcast en développant mon audience et en trouvant des formes de rémunération. J’aimerais aussi, toujours en format audio, développer des rencontres « physiques » en organisant des tables rondes, des visites d’ateliers, de studios. Et enfin, développer Graphic Matter Editions et proposer des contenus vidéo. Beaucoup d’idées et de travail pour mettre en lumière ces métiers.